Spartha Medical – Au cœur de l’innovation, l’engagement pour la santé de demain

Portraits

Telle la pomme de Newton, quand le hasard sert le travail des chercheurs les plus engagés, le progrès profite à tous.

La crise sanitaire n’aura pas atteint l’effervescence de la faculté dentaire, où déambulent hommes et femmes masqués. Guidés dans les étages par Nihal Engin Vrana, CEO de SPARTHA Medical, jusqu’à une salle jouxtant les laboratoires, nous sommes rejoints par Philippe Lavalle, CSO et Pulcherie Matsodoum, Business Developper. L’entretien commence : racontez-moi SPARTHA Medical ? Tout commence dans le laboratoire co-dirigé par Philippe Lavalle : constatant de nombreuses complications dues à des dispositifs médicaux tels que des implants, l’objectif est de créer des revêtements protecteurs antiinflammatoires. Quand, au hasard des tests, les équipes découvrent que les revêtements ont également des propriétés antimicrobiennes, Eurêka ! Cette combinaison, inédite jusqu’alors, est une véritable rupture technologique. De plus, aucun effet secondaire n’est à déplorer contrairement aux produits existants. Les chercheurs préviennent : les métaux, non dégradables, s’accumulent dans le corps, pouvant générer une toxicité. Au contraire, les revêtements de SPARTHA Medical sont en polymères naturels, entièrement biocompatibles. Aucun risque de toxicité donc et ce sans ajout de médicaments et également, aucun mécanisme de résistance des bactéries. En outre, précise Philippe Lavalle, « Le problème des antibiotiques une fois assimilés, c’est qu’on les retrouve dans l’environnement comme les eaux usées, par exemple, alors que dans nos produits, les molécules sont dégradées par le corps. » Un aspect environnemental non négligeable !

Concrètement, les revêtements s’appliquent à tous dispositifs (implants dentaires, orthopédiques, etc.). Autre exemple, cela pourrait allonger la durée des cathéters, actuellement de 48 h en réanimation, à cinq jours, réduisant le coût pour l’hôpital et améliorant le confort du patient. D’emblée la start-up apparaît comme la solution idéale pour se développer. Contactée par SEMIA, l’équipe se porte candidate à l’incubation. En 2019, naît SPARTHA Medical. Ce modèle a d’ailleurs permis de réorienter dans l’urgence l’activité au pic de la crise sanitaire.

Animée par le sentiment d’une responsabilité, l’équipe a mis au point en quelques mois une formule antivirale et antimicrobienne vaporisable sur toutes surfaces afin d’éviter la contagion. Un exploit rendu possible grâce à Guillaume Vetter- Genoud, référent chez SEMIA, un « véritable coach » confie Philippe Lavalle, qui a prodigué ses conseils à tous les stades du développement de la start-up, notamment pour obtenir des financements. Les chercheurs sont unanimes quant aux avantages de l’incubation sur le territoire alsacien, « idéalement situé à la frontière entre trois pays » précise N.E. Vrana, facilitant notamment le lien avec l’Allemagne. Localement aussi, un tissu d’institutions (SEMIA, l’Université, SATT Conectus…) forme un écosystème performant, coopérant avec fluidité, « ce qui n’est pas le cas dans d’autres régions » souligne Philippe Lavalle. Le défi à venir ? C’est l’engagement chevillé au corps qu’ils nous répondent : développer leur réactivité par l’intelligence artificielle afin de trouver rapidement un remède en cas de nouvelle pandémie.

Pour en savoir plus : www.sparthamedical.eu

Article du magazine « Quêtes », Or Norme, 2021

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